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Afghanistan : comment les talibans s’attaquent aux droits humains

Publié le 22.09.2021 par Amnesty International.

En raison d’une connexion mobile défaillante dans de nombreuses régions et de coupures volontaires d’Internet, les conclusions de notre rapport ne sont sans doute qu’un petit aperçu de la réalité sur place.  

Les défenseurs des droits humains pris pour cible 

Les talibans pourchassent toutes les personnes engagées pour les droits humains. Pour survivre, ces derniers n’ont d’autre choix que d’entrer dans la clandestinité. Ils vivent sous la menace constante d’être arrêtés, torturés, voire tués.  

Nous nous sommes entretenus avec Mahmud*, un défenseur afghan qui est parvenu à quitter le pays. Le jour où les talibans sont entrés dans Kaboul, il a reçu un appel lui demandant de remettre les véhicules, l’équipement et l’argent de son ONG. Son interlocuteur connaissait son nom et lui a ordonné de coopérer. 

Au cours des jours suivants, Mahmud a reçu d’autres appels et messages WhatsApp lui demandant son adresse personnelle. Deux de ses collègues ont été frappés et fouettés par les talibans.

Alors que les talibans ont martelé qu’ils respecteraient les droits des Afghanes et des Afghans, c’est bien au contraire une répression à grande échelle qu’on observe depuis la prise de Kaboul. Notre rapport Afghanistan’s fall into the hands of the Taliban, conduit avec la Fédération internationale pour les droits de l’homme (FIDH) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) dévoile une longue liste d’atteintes aux droits humains. 

Le vrai visage des talibans  

L’ensemble du peuple afghan subit des restrictions et des atteintes majeures à leurs droits. La liberté d’expression est attaquée de toutes parts, notamment via la répression des manifestations et des médias. Les femmes, déjà grandes victimes du régime taliban de 1996 à 2001, sont de nouveau soumises à de multiples restrictions de leurs libertés et à des représailles en cas de transgressions de celles-ci. Le droit international a également été bafoué puisque des civils, ainsi que des soldats qui s’étaient rendus, ont été tués dans le Panjshir. Dans cette région, dernier bastion anti-talibans à être tombé, l’aide humanitaire fait face à un blocus.  

En raison d’une connexion mobile défaillante dans de nombreuses régions et de coupures volontaires d’Internet, les conclusions de notre rapport ne sont sans doute qu’un petit aperçu de la réalité sur place.  

Les défenseurs des droits humains pris pour cible 

Les talibans pourchassent toutes les personnes engagées pour les droits humains. Pour survivre, ces derniers n’ont d’autre choix que d’entrer dans la clandestinité. Ils vivent sous la menace constante d’être arrêtés, torturés, voire tués.  

Nous nous sommes entretenus avec Mahmud*, un défenseur afghan qui est parvenu à quitter le pays. Le jour où les talibans sont entrés dans Kaboul, il a reçu un appel lui demandant de remettre les véhicules, l’équipement et l’argent de son ONG. Son interlocuteur connaissait son nom et lui a ordonné de coopérer. 

Au cours des jours suivants, Mahmud a reçu d’autres appels et messages WhatsApp lui demandant son adresse personnelle. Deux de ses collègues ont été frappés et fouettés par les talibans. 

 

Ceux qui ont réussi à quitter le pays sont désormais bloqués dans des camps militaires ou dans les pays voisins, ne connaissant pas leur destination finale ni comment ils pourront reconstruire leur vie brisée du jour au lendemain. 

Persécution des journalistes  

Deux femmes journalistes installées à Kaboul nous ont raconté les menaces et les actes d’intimidation qu’elles subissent depuis l’arrivée au pouvoir des talibans. Ayesha*, qui a fui la capitale, explique que les talibans se sont rendus dans sa famille et ont menacé ses proches. 

Aadila* décrit la peur et l’incertitude qui régnaient durant les deux premières semaines du régime taliban. Elle avait décidé de rester en Afghanistan pour poursuivre son travail, jusqu’à ce que les talibans arrivent chez elle, une nuit, et demandent à la voir. À force d’insistance, ses proches l’ont convaincue de quitter le pays.  

Droit des femmes et manifestations 

 Par crainte de représailles violentes, de nombreuses Afghanes portent aujourd’hui la burka et s’abstiennent de sortir de chez elles sans un tuteur masculin. Malgré la myriade de menaces qui pèsent sur les droits des femmes à travers le pays, certaines continuent à manifester. 

La plupart des manifestations ont été violemment réprimées par les talibans. Le 4 septembre, une centaine de femmes à Kaboul ont été dispersées par les forces spéciales talibanes, qui ont tiré en l’air et auraient tiré des gaz lacrymogènes. 

Le 8 septembre, le ministère de l’Intérieur désormais contrôlé par les talibans a publié un décret interdisant toutes les manifestations et tous les rassemblements en Afghanistan « jusqu’à ce qu’une politique en matière de manifestations soit codifiée ».  

Nous demandons au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies d’instituer un mécanisme d’enquête robuste et indépendant pour documenter les crimes relevant du droit international, et mettre fin à l’impunité.  

Les civils afghans menacés doivent avoir la pouvoir sortir du pays et accéder à une protection : la communauté internationale doit garantir des voies légales et sûres pour les réfugiés.    

L’ouverture de la 76e session de l’Assemblée générale de l’ONU ce 20 septembre doit être l’occasion de mesures concrètes !  

*Pour protéger l’identité des personnes citées, tous les noms ont été modifiés.

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